La suite de l'Histoire ?
Trois ans après sa mort, en avril 1876, éclata une très grande insurrection, la plus importante tentative bulgare pour rejeter le joug ottoman. Cependant, elle fut écrasée avec une rare sauvagerie (on parle de 30 000 personnes –hommes, femmes et enfants– qui furent massacrées). L’Occident ne pouvait plus fermer les yeux, comme l'écrivait Victor Hugo : “Nous n’avons pas le droit de laisser des Empires qui tuent”. En 1877, la Russie déclara la guerre à l’Empire ottoman et un an plus tard, par le traité de San Stéfano, le 3 mars 1878, la Bulgarie retrouvait son autonomie dans ses frontières dites ethniques. La suite se complique et appartient encore à une autre histoire.
Ainsi, depuis ce matin, ne cesse d'être déposé des gerbes de fleurs, des bouquets ou une fleur-bouquet sous le regard impassible du bronze de Vassil Levski, tandis que les grosses caisses de basses passent en refrain des musiques de libération. Sur les premières marches, un grand-père a improvisé un stand et vend des livrets du héros national. Les gens défilent en non-stop/нон- стоп, attendant que celui qui va déposer sa fleur, termine de se recueillir et revienne rejoindre l'attroupement. La police gère la circulation et ainsi, de nouveaux groupes d'enfants en rang bien serré peuvent traverser l'énorme carrefour pour rejoindre l'îlot endimanché.
ne faisant que confirmer la magie du personnage,
protégé par des griffons levant docilement la patte !
Voici La Pendaison de Vassil Levski, par Christo Botev ("poète et révolutionnaire bulgare de génie, né en 1848 et mort en 1876, en fin de journée dans la montagne de Vratza, аlors qu'il était à la tête de deux cents bénévoles venus dans leur Patrie pour lutter contre l'oppression et mourir.")
O Bulgarie!
O ma mère, ô patrie chérie!
Pourquoi pleurer si tristement?
Et toi, corbeau, maudit oiseau,
Sur quel tombeau croasses-tu?Je sais, je sais, mère, tu pleures
De te sentir en esclavage!
Ta sainte voix est impuissante,
C'est une voix dans le dèsert.Pleure ! Lа-bas, près de Sofia,
Se dresse un gibet, je l'ai vu!
Et ton fils, l'unique entre tous
Y pend de son terrible poids.Le corbeau hideux y croasse
Et les loups hurlent dans la plaine.
Et les vieillards implorent le ciel,
Les enfants crient, les femmes pleurent.L'hiver chante ses mauvais airs,
Les rafales couchent les ronces.
Le froid, le gel, le désespoir
Te comblent le coeur de douleur.
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