Monday, March 14, 2011

Salutations à

ZOGRAF
dont on vient de fêter les 200 ans de sa naissance.

Zograf à Samokov, sa ville natale
il est habillé à la mode ottomane, portant la coiffe traditionnelle et le long manteau, et tenant un pinceau et une icône.

"Zograf restera comme le plus grand peintre de la renaissance nationale bulgare. Bien que son style soit fortement influencé par l’art séculaire slave et byzantin, il a su introduire des nouveautés, telles que des éléments de la vie de tous les jours, une audace à cette époque qui nous paraît bien timide aujourd’hui. Mais, dans un pays cadenassé comme l’était la Bulgarie au 19ème siècle, sans contact avec l’occident, la peinture de Zograf était bien révolutionnaire."

"Nous sommes au 18ème siècle, la renaissance bulgare éclate, et des poètes, des architectes, des peintres se révèlent. Parmi ces derniers, Zahariy Hristovich Dimitrov (1810–1853), connu sous le nom de Zahari Zograf, est de loin le peintre bulgare le plus célèbre de cette renaissance nationale."
Le jeune Zograf, devenu Maître des icônes à 21 ans, a bel et bien révolutionné le monde des icônes. Il va représenter également la réalité, remplacer les couleurs austères et strictes par des tons gais et vifs, et même introduire des scènes de la vie quotidienne dans des oeuvres qui initialement ne supportaient pas de tels blasphèmes ! Il se met même en scène, en autoportrait, dans certaines fresques...

Né à Samokov en 1810, formé par son frère Dimitar Zograf dans la maison familiale, il part étudier avec Néophyte de Rila (ou Néophyte Rilski) en 1827. A 21 ans, en 1831, il est nommé maître.
Zograf consacrera sa vie à la peinture murale décorant de fresques sublimes la plupart des grands monastères de son pays, notamment les monastères de Bachkovo, de Troyan et de la Transfiguration où il se met en scène sous la forme d’autoportraits aux côtés de l'abbé, audace plus que controversée à cette époque de domination ottomane. Vers 1851, Zograf part s’installer dans un des monastères du Mont Athos où il continue son travail de décoration murale. Il travaille notamment dans le monastère du Grand Lavra, construit vers le 10ème siècle avec le soutien financier de l’empereur byzantin, Nicéphore II. Ce monastère qui est le plus ancien et le plus grand des monastères du Mont Athos, abritait encore dans les années 90 plus de 300 moines. Il comprend 37 chapelles et sa librairie est riche de plus de 2046 manuscrits et 30 000 livres. Il moura à 43 ans, emporté par le typhus.

Un conseil : Si vous n'avez pas vu l'exposition qui lui a été consacrée à Sofia cet hiver, je vous invite à aller au petit musée de SAMOKOV (juste derrière le grand bâtiment culturel d'un méchant vert kaki),
pour y découvrir au premier étage consacré aux icônes, une de ses peintures et de nombreuses esquisses, ainsi que la reproduction de la roue de la vie, fresque fabuleuse qui se trouve dans un monastère de Preobraženski, non loin de Veliko Tarnovo.

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