Saturday, November 28, 2009

Atmosphères aux lumières

poudrées de l'oubli si léger.

Qui sont les peintres bulgares ? Dans les guides, des ribambelles de noms aux consonances locales se succèdent mais dès que l'on pénètre dans le Musée des Beaux-Arts, on en a oublié la plupart. Alors, je me suis laissée guider par les univers qui m'attiraient, me surprenaient ou me procuraient un réel plaisir et j'ai tenté de retenir quelques noms... Je vous propose donc une petite rétrospective de peintres bulgares qui ont attiré mon regard et courtisé mon intérêt, bref, qui m'ont plongée dans un plaisir pur :

images extraites du site du musée*
Au centre, le superbe bouquet en vase de Boris Ivanov. J'aime ses harmonies de vert, de bleu et de blanc. J'ai aussi découvert une Rébecca signée Ivan Milèv, pleine d'entrain et de joie avec son guitariste sous le soleil de la place. Juste à côté, un vase jaune aux orchidées blanches sur fond de nuit, signé Sirak Skitnik. Il gagnerait à être étudié. Il porte l'empreinte des Nabis et il plane chez lui comme un parfum d'Asie, comme on peut aussi le remarquer dans la scène d'intérieur du haut. Les deux élégantes d'Elena Karamihailova me renvoient à Renoir, aussi bien dans le rendu des matières que dans le jeu des couleurs froissées, moirées et irisées. Plus impressionnante tant dans sa perspective adoptée que dans l'exploitation de la lumière reste l'allée forestière de Kiril Tsonev : lorsqu'on se trouve devant la toile, on a l'impression que le chemin s'offre à nous... Le loup n'est pas loin, de toute évidence ! A l'inverse, la rue du village de montagne de Nikola Tanev croule sous le soleil de l'été continental. Le mur d'enceinte de la bonne demeure court le long du chemin de terre battue. Il est d'un blanc immaculé et se mue certainement en écran d'accueil pour toutes les ombres projetées en vagabondage par là-bas. Quant au paysage de Rainov, il faut aller le voir pour de vrai au Musée ! Ses couleurs sont comme couvertes d'émail, à moins qu'il n'ait utilisé des peintures à base d'aluminium si ça existe !! Tout brille, tout a cet aspect irisé. Les parcelles des champs semblent être constituées de papiers de bonbon brillant. Pourtant, c'est de la peinture. Etonnant ! Il y a enfin Stefan Ivanov a exploré à sa façon, une mélancolie à l'automne, sous un marronnier, dans une lumière bleue.
Nikola Tanev sur le site du musée*
La lumière... Reine de la danse, magicienne en continuelle effervescence ! Cabotine certaines fois, évocatrice d'autres fois, elle peut sculpter des silhouettes, théâtraliser des espaces, dompter des ombres satinées, matérialiser le mystère, évoquer le bonheur et la légèreté ou engendrer la nostalgie, s'éparpiller en mille éclats et s'ébrouer en myriades irisées ou se concentrer sur un point et projeter son faisceau là où le regard fera escale. Grâce à elle, à tout le moins, quelques peintres bulgares sortent de l'oubli l'espace d'un instant !


____________________________________________
Palais Kniaz Al. Batenberg, 25 novembre 2009, 9°C.


No comments:

Post a Comment