Wednesday, September 30, 2009

Septembre

s'en est allé...

Cliquez sur l'image pour zoomer
Il y eut la rencontre avec les cinq copains de Cyrille et Méthode, juste derrière le marché aux étales qui croulaient sous les généreuses grappes de raisin et mes premiers cours de bulgare avec Baba Milka ;
il y eut aussi de longues promenades à l'ombre des marronniers du Doctors' garden tout poudrés de rouille et de safran associé,
il y eut l'aube sur Nevski avec l'envol des pigeons en contre-jour, et la découverte d'une villa abandonnée où il plane comme un doux parfum proustien qui s'entortille en volutes vaporeuses, le long du balcon en fer forgé défoncé par les troncs noueux de plusieurs glycines en pleine effervescence ;
il y eut cet accordéoniste élégant, un papy avec lunettes cerclées d'or, gilet et toque aux petits miroirs qui demandait quelques sous pour la photo ;
il y eut cette unique mais ô combien savoureuse pause CheeseCake au Grand Café ;
il y eut cet inoubliable sourire secret du tigre byzantin gardien des hautes portes de la Présidence ;
il y eut des escales terrasses en fin d'après-midi sous des parasols-parapluie s'ouvrant comme des coroles de tulipe,
il y eut le marché des Halles et les terrasses des Bains turcs,
il y eut les câbles de partout qui compartimentent le ciel en petits casiers et les jongleries avec les autos, les bus et les tramways pour traverser les boulevards rarement protégés !

Et c'est ainsi que l'automne est arrivé.

Tuesday, September 29, 2009

La perfection

perfectible !
En ce début d'automne, toujours habillés de blanc, les gardes de la Présidence opèrent la relève, comme à chaque heure. Ils marchent d'un pas ferme, c'est le moins que l'on puisse dire ! Ils me renvoient étrangement au petit soldat de plomb tombé amoureux de la danseuse dans le conte éponyme de Hans Christian Andersen. Ils marchent vraiment en grande synchronisation et lorsqu'on est complètement face à eux, on ne voit qu'un garde alors qu'ils sont deux, l'un derrière l'autre. Tout semble être réglé comme du papier à musique...
sauf lorsque l'un d'eux est enrhumé et qu'il doit continuer de monter la garde ! Cliquez sur l'image pour zoomer et regardez ce garde, au fond à droite...

NB/ La plume qui orne la coiffe de ces gardes est une plume de faucon.


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Le Palais de la Présidence - mi-septembre 2009

Sunday, September 27, 2009

Ca c'est...

Sofia
-épisode 2-


Les joueurs d'échecs invétérés dans le Jardin Municipal face au Théâtre National. Tous les après-midis, les hommes se retrouvent là, autour de quelques pièces et se concentrent, sous le regard averti des observateurs de passage.

Petites cordelettes aux brins blancs et rouge tressés qui sont accrochées aux branches des arbres et arbustes des jardins de la ville. Une tradition qui se fête en mars pour saluer l'arrivée du printemps et se souhaiter des voeux de fécondité et de renaissance en quelque sorte.

Le marchand de ballons dans le grand parc propose aussi des trucs à bulles et des cannes à boule tintinnabulante.

En matière de câbles, fils de noeuds et réseaux filaires en tout genre, les installateurs sofiotes détiennent assurément le record de l'imbroglio.

Devant un arrêt du Tramway, le vendeur de billets de tram, mais aussi de billets de la loterie, fait le bilan intermédiaire de sa recette de l'après-midi.

Il est 18h30, la lumière baisse dans les rues de la capitale et les chiens errants s'installent sur les trottoirs pour y passer la nuit.


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Les rues et jardins de Sofia - mi-septembre 2009

Saturday, September 26, 2009

Salon

en cave

Parmi les caves appartenant à un standard supérieur, il y a ce salon de coiffure que l'on voit depuis le trottoir, en se penchant sur sa rembarde ! Dans un jeu de miroir, on peut observer le "friseur" terminer le brushing de sa cliente blonde.
Il y a tout ce qu'il faut dans ce salon et on n'a pas besoin de grand chose pour bien travailler. Il faut simplement de bons outils et un véritable savoir-faire.

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Vu dans les rues de Sofia - septembre 2009

Friday, September 25, 2009

La colonne à Moris

C'est du béton !


Ah les colonnes d'affichage de Sofia ! Extraordinaire !! Ce sont de gros rouleaux en béton dressés vers le ciel, que l'on voit sur les trottoirs à l'angle des carrefours ou dans les jardins. Elles sont fascinantes car couvertes de couches et de couches d'affiches, à tel point qu'avec la pluie, des pans entiers s'écroulent sur eux-mêmes et lorsque le soleil revient, tout se fige dans la colle et c'est le vent qui vient les feuilleter, juste comme ça, sans en avoir l'air !
Tout le monde y vient pour glisser son info, qui un concert, qui une expo de peinture, qui le dernier film qui sort, qui une présentation événementielle de shushi au restaurant du coin ou un cours d'initiation au yoga... J'aime ces colonnes, car chaque jour, elles changent de visage, à croire que c'est à l'encart qui restera le plus longtemps visible avant d'être encollé à son tour par un nouveau papier tout frais, voire une actu brûlante, selon les goûts ! Les colonnes Moris, à côté, c'est d'un classicisme dépassé !

mol : J'ai cependant aperçu devant une grande banque un nouveau type de colonne : top design, ultra moderne, elle est vitrée et allumée de l'intérieur. Elle pivote sur elle-même et montre ses deux affiches à ceux qui restent garés sur le parking devant lequel elle est située.
Qui des deux l'emportera ? C'est un peu le jeu du pot de terre et du pot de fer. Mais je me dis aussi que le béton, ça résiste mieux au temps !! On verra bien !


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Vu dans les rues de Sofia - septembre 2009

Thursday, September 24, 2009

Kiosques sofiotes

Les trottoirs foisonnent de petits kiosques multicolores, un peu rouillés, un peu déglingués, mais ouverts tous les jours.
Ainsi, dans la famille des vendeurs, je demande ceux qui tiennent un kiosque, posé là ou sur roulettes.
Ici, on grignote beaucoup. La vendeuse de pistaches, noisettes et noix en tout genre distribue ses amuse-gueule dans des petits sachets et nombreux sont ceux qui s'y arrêtent pour lui prendre quelques graines.
On trouve aussi des kiosques à journaux qui croulent sous les publications et d'autres qui exposent leurs boules et miches de pain derrière les vitres taguées. Les fleuristes, fort nombreux, s'installent dans les coins de rue animées et derrière leur cabane vitrée préparent des bouquets à une fleur ! (Facile : il suffit de mettre un gros noeud en bolduc à la tige d'un dahlia carmin, et le tour est joué !!).
En version ambulante, mais sans déambuler dans les rues, -ils arrivent le matin et quittent les lieux le soir- il y a la marchande de maïs chaud et semi cuit. N'est pas encore apparu le marchand de "marrons chauds", mais cela ne saurait tarder, je pense.

En version 100% ambulante, il y a l'homme-orchestre-vendeur-de-hot-dogs, qui en guise de tambour sur le ventre, porte un petit barbecue en bandoulière où grillent trois saucisses. Dans le dos, il a une sorte de gibecière où sont stockés les sandwichs en voie d'être troués sur un pic et à l'épaule une petite boîte contenant les saucisses... Monsieur Hot-dog déambule dans le centre-ville le midi et il attire pas mal de clients en costume gris ! Je n'avais jamais vu ça !
Une question me taraude : comment tous ces vendeurs vont-ils passer l'hiver ??

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Vu dans les rues de Sofia - septembre 2009

Wednesday, September 23, 2009

Vendeurs

postés en cave

Lorsque la boutique est fermée, elle passe inaperçue le long du mur, dans la rue. Sa porte de protection ressemble vaguement à celle d'une ancienne installation électrique.

Posté en sous-sol, il faut se casser le dos pour parler au vendeur qui est retiré dans sa cave et lui demander, de haut, le produit que l'on désire acheter. A la manière des Bernard L'Ermite, ils restent bien au fond de leur espace de stockage et on ne les voit pas facilement. Eux, à l'inverse, doivent en voir des chaussures, des doigts de pied, des mollets poilus et moins poilus, des bas de pantalon usés, salis, effilochés ou encore marqués d'un pli du fer à repasser ; et même des roulettes de poussette ou de caddies. Ca doit les lasser à force.... toutes ces jambes sans visage !

Mais que vendent-ils ? Tout est présenté dans les multiples cases de leur devanture à battants plus ou moins rafraîchis : cigarettes, bricoles à grignoter, alcools ou boissons non alcoolisées, sodas, eau ou cafés à emporter, produits de première nécessité, de dépannage... Ils sont entourés de leur stock. Certains aiment discuter avec leurs clients réguliers et pour plus de confort, leur ont installé un petit billot sur lequel ils peuvent poser leurs fesses, fumer une cigarette, boire une canette, chercher leur monnaie.

Un peu comme nos petites épiceries de quartier, ces "boutiques" sont dans toutes les rues de Sofia. Elles sont nées juste après la chute du régime, elles étaient les premières à fournir de tout. Les propriétaires avaient été des communistes fervents qui se sont réveillés dans un autre système. Alors, ils se sont improvisés vendeurs en tout, ont aménagé leur cave et en ont élargi un peu le soupirail, pour offrir aux passants enivrés par leur nouveau pouvoir de consommer, ce qui les tentait. Presque 20 ans après leur création, elles tendent cependant à disparaître : elles se font doucement remplacer par des magasins "plus modernes", à hauteur d'homme avec une porte à l'entrée et trois marches pour y entrer. Dommage !
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Vu dans les rues de Sofia - septembre 2009

Tuesday, September 22, 2009

Tournez manèges !


Pas de pompon fou, ni de musique dénaturée... ici, les manèges sont rudimentaires et font aussi le bonheur des enfants, qu'ils choisissent de monter sur un cheval blanc, dans un tank, une jeep ou une trabi...

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Les jardins de Sofia - mi-septembre 2009

Monday, September 21, 2009

C'est la saison de...

Cette expression prend vraiment tout son sens à Sofia.
Le marché... tout passe par là ! Il n'y a vraiment que des fruits et des légumes de saison sur le marché quotidien qui anime la rue Ignatiev.

C'est ainsi qu'on a la primeur des baies de rosiers, de la nouvelle récolte de miel et des grosses noix des montagnes, des fruits rouges et moins rouges comme les cranberries que l'on ne trouve pas en France et des raisins, ceux qui ont échappé aux sécateurs et aux paniers pour participer à la production des nouveaux Cabernet Sauvignon 2009.

Le jeu des couleurs est magnifique, certains produits sont étonnants comme ces baies de rosier ou des bocaux de miel à travers lesquels on voit les pans entiers de rayons aux alvéoles noircies. Sur les trottoirs, il y a aussi de vieilles femmes en chignon défait avec de longues mèches d'un blanc d'albâtre qui vendent les récoltes de leur jardinet pour gagner quelques lévas et arrondir leur mois sans retraite ou de jeunes gitans qui vendent les noix fraîches qu'ils ont glanées.
C'est donc avec cette farandole de fruits et de légumes que l'on va traverser doucement les saisons. La dernière semaine de septembre ont commencé à apparaître les courges et les châtaignes fraîches. Les champignons seront-ils au rendez-vous ? Espérons-le.


Sunday, September 20, 2009

Brazil

ou Gotham City ?

Dès notre arrivée, nous avions repéré un bâtiment imposant, tant par sa hauteur que par sa grandeur. Il se trouve dans le centre de Sofia, au coeur de la ville stalinienne. De structure carrée, ce temple néo-grec ne cesse plus de se ramifier en tours et tourelles carrées, pour élever une colonne aux facettes acérées qui se termine par un mât au bout duquel claque le drapeau bulgare au vent du jour. Il en impose et reste impressionnant, face au Palais de la Présidence.
Il me faisait vaguement penser à la mairie de Gotham City, la ville de Batman et il avait aussi un petit air de la Grande Institution dans le film "Brazil"... Et puis, j'ai appris qu'il s'agissait de l'ancien bâtiment du Parti : le siège du comité central du parti communiste pendant toute la période totalitaire, de 1944 à 1990. Imaginez qu'en lieu et place de l'actuel drapeau bulgare qui ne cesse de dessiner sa liberté et sa fierté sous le souffle du vent quotidien, il y avait une gigantesque étoile rouge ! Quand en août 1990, les protestants ont tenté d'incendier ce bâtiment, symbole même du totalitarisme, pour le réduire en poussière, l'étoile a rapidement été décrochée par hélicoptère. On ne l'a plus revue depuis...

Aujourd'hui, même si on n'en parle plus dans les guides de voyage, l'ancien quartier général de Big Brother accueille dans son ancienne salle des congrès de 1200 places, les concerts du nouvel orchestre symphonique de Sofia et d'autres manifestations culturelles La musique adoucit les moeurs, aime-t-on à dire !
Avouez que sous le ciel bleu de ce mois de septembre, il est quand même moins inquiétant.
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Centre de Sofia - septembre 2009

Saturday, September 19, 2009

Vendeuses

du jour

Du matin au soir, tous les jours, les vieilles dames s'installent sur les trottoirs, sortent leurs pots et bidons, aménagent leur petit étal, présentent leurs fleurs ou leurs légumes du jardin, et regardent les gens passer. Un jour, ce sera trois précieuses tomates, le lendemain deux gousses d'ail et une botte d'aneth, quelques poivrons dans un carton. Comment font-elles ?

Tous les jours, du matin au soir.
Toujours les mêmes visages burinés, les mêmes regards fatigués, les mêmes attentes.
Tous les jours, sur les trottoirs.

Et à la morte saison ?

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Vu dans les rues de Sofia - septembre 2009

Friday, September 18, 2009

Mais qui sont...

...ces chats mal léchés et pourchassés
qui chouinent dans les chemins ou sur les chantiers de Sofia ?

Combats de chats au crépuscule, drôle de rencontre au petit matin, errance quotidienne pour les chatons de quelques mois le long des caniveaux asséchés et déjà inspectés par les chiens abandonnés, repos forcé pour d'autres sur les toits aux tuiles neuves, ce ne sont là que quelques scènes banales auxquelles on assiste en permanence à Sofia.
C'est que être chat à Sofia est un dur métier car il faut tenir, résister à la faim, trouver un petit bout de charogne ou attraper -en utilisant ses dernières forces- un pigeon malade, voire même ne pas se laisser intimider par la bande d'un mauvais matou aguerri en mal d'esclandres... Ici, l'espérance de vie féline tourne autour des deux ou trois ans, le temps pour les minettes de vivre quelques portées. Il y a tellement de chats errants que j'ai même eu l'impression qu'ils ne devaient pas être considérés comme un animal de compagnie pour les Bulgares ! Mais que fait Brigitte Bardot, déjà bien connue en Bulgarie pour la protection qu'elle offre aux vieux ours dans les montagnes du Rila ?

Cette situation devrait disparaître bientôt. En effet, plusieurs boutiques de vente de croquettes et pâtés arborent les couleurs des grandes marques internationales qui ont pour coeur de cible la gent féline et canine. Souhaitons donc aux minous et minettes des mois à venir qu'ils se trouvent une famille d'accueil aimante et chaleureuse qui les nourrisse cet hiver et par la même occasion fassent vivre ces nouvelles boutiques.

Le sort des chats devrait donc s'améliorer, de toute évidence et on ne pourra plus s'amuser à dire : "Mais qui sont ces chats mal léchés et pourchassés qui chouinent dans les chemins, chicanent sur les chantiers de Sofia et cheminent le long du chenal". Cependant, qu'en est-il de tous ces petits vieux solitaires qui errent en costume gris bien repassé dans les rues sofiotes et font une escale polie devant les grandes poubelles débordantes de sacs déchirés, en école buissonnière derrière les restaurants ?
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Vu dans les rues de Sofia - septembre 2009

Thursday, September 17, 2009

Horodateurs

bulgares

Gilet fluo, banane autour de la taille ou besace à l'épaule, appareil allongé dans une main et stylet dans l'autre... Tel est le parfait costume de l'horodateur humain bulgare. De 8h30 à 19h, ces gens très consciencieux arpentent les trottoirs qui encerclent le parking auquel ils sont rattachés pour la journée. Ils ne sont pas tous les jours dans le même endroit et rayonnent dans une zone assez large, car les petits arrangements entre "amis" seraient facilités.

Ainsi, lorsque vous garez votre véhicule, il s'agit d'aller à la rencontre de l'horodateurman du jour et de lui régler l'heure de parking pour obtenir un long ticket avec papillon holographique qu'il faut déposer bien en évidence sur le tableau de bord.

Et si vous ne parlez pas encore bulgare, ou bien si vous ne voyez ni d'horodateurman, ni d'horodateurwoman sur le parking où vous venez péniblement de trouver une place, il reste l'option moderne : envoyer un sms au 13 02 contenant le numéro de plaque d'immatriculation de votre véhicule. Vous sera confirmée la facturation d'1,20 léva pour une heure. Cinq minutes avant la fin de ce délai, un nouveau texto vous est retourné, vous demandant si vous souhaitez renouveler l'heure de parking ou non. C'est pas beau la technologie ?
Subtilité vécue : attention cependant lorsque vous envoyez votre sms ! Assurez-vous que le sms de confirmation que vous recevez n'est pas tout simplement un message d'erreur écrit en bulgare latinisé, ce qui vous vaudra à votre retour au parking, les retrouvailles avec votre voiture en sabot jaune ou pire, la découverte d'une place vide car votre titine aura été rapidement emportée vers une aire de repos pour voitures non dédouanées. Les démarches à effectuer alors appartiennent à une autre histoire. A vous de jouer, maintenant !

Wednesday, September 16, 2009

Les anciens bains

turcs

Dans les guides bulgares, on n'en parle pas ou très peu. Pourtant la longue bâtisse des anciens bains turcs qui fait face à la dernière mosquée de Sofia toujours en activité, est de toute beauté !

Construite en 1908/1911 sur d'anciens termes romains, face à la dernière mosquée en activité de Sofia, elle est dans le style néo-byzantin par son architecture et rappelle ce temps où la Bulgarie faisait partie de l'Empire Ottoman, autrement dit, une époque dont les Bulgares n'aiment pas se souvenir. N'oublions pas que cela fait à peine 130 ans qu'ils ont gagné leur indépendance ! Encore en restauration (commencée en 1990) en vue de devenir un musée municipal, on ne peut visiter l'intérieur, cependant sa façade laisse rêver et même rêveur !

Ses larges rayures horizontales régulières de garance et de blanc renvoient immédiatement aux drapés de Jean-Auguste Dominique Ingres et à ses peintures orientalistes idéalisées. "L'Odalisque" ou "Le Bain Turc" avec ses belles en chair qui se prélassent sur des coussins et sofas dansent dans nos pensées en escapade. On dit que le Maître avait lu "Les Lettres du voyage en Turquie" d'une romancière anglaise, Lady Mary de Montagu, dont l'époux était l'Ambassadeur anglais à Istanbul en 1717. Entretenant de nombreuses correspondances épistolaires avec ses ami(e)s resté(e)s en Angleterre, elle fut l'une des premières Européennes à décrire la magnificence des harems turcs et la manière dont les femmes y évoluaient, apportant force détail sur les bains, l'atmosphère, les couleurs, les costumes. Publiées un an après sa mort, en 1764, ses lettres restent un témoignage inédit sur les moeurs de l'époque.

C'est là un véritable joyau oriental aux facettes de céramiques polychromes. Elles ont été réalisées à partir des dessins de Haralambi Tacev, dont on retrouvera d'ailleurs d'autres de ses dessins/céramiques sur la façade du Saint Synode de Sofia. L'utilisation de la céramique pour les décorations de façade entre en résonance avec celles que l'on peut découvrir dans la quarantaine d'églises de l'île de Nesebar et fonctionne comme un hommage à l'architecture médiévale bulgare. A découvrir sans tarder.

Juste derrière, il y a encore les sources thermales et tout le monde peut venir remplir ses bouteilles vides avec cette eau vive qui sort à 46°C. et pour laquelle on aime croire à ses vertus curatives. Ce que cela doit être bon de se baigner dans une eau aussi chaude ! Pourquoi ne veut-on pas que les Bains turcs retrouvent leur activité ? Tout est là pourtant !


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Le bâtiment des Bains turcs - mi-septembre 2009

Tuesday, September 15, 2009

C'est dans la boîte

Дa, mais laquelle d'abord ?


Même si cette année, elle fête ses 130 ans d'existence, il semblerait que la poste bulgare n'ait pas de charte graphique, ni de logo définitif : tantôt on retrouve le lion, tantôt c'est une enveloppe stylisée dans un cor de chasse. A priori les boîtes aux lettres dans la ville sont jaunes et certaines arborent les heures de relève. Les facteurs n'ont pas d'uniforme et les timbres s'achètent à la Poste Centrale, dans une sorte de vaste vestibule où se trouvent quelques kiosques qui vendent des cartes de souhaits, des cartes postales, des affiches, des icônes et à l'occasion des timbres. Les agents parlent tous bulgares... Alors pour les "postenmarken" (timbres en roulant le r), souriez au hublot et dites à la dame après deux "Da, da" que c'est en tarif "normal".
Les kiosques dans le vestibule de la Poste Centrale

Pour jouir des autres services de l'institution, il faut entrer dans la grande salle qui a de grandes ressemblances avec une salle de vente aux enchères mais qui serait ceinte par un impressionnant corset de guichets à baleines vitrées avec hublot centralisé, numérotés de 1 à 39 et montés sur des murets de chêne massif teintés et encaustiqués. C'est à ces guichet-là que l'on peut demander à envoyer des télégrammes que l'on rédige sur les hautes tables qui habillent la vaste salle centrale, certainement des cousines des tables de bistrot, ou encore remettre des chèques, procéder à des virements ou des prélèvements.

Monday, September 14, 2009

Et ça roule !

Très beau break plutôt chouchouté mais qui pète de fumée quand son propriétaire le démarre...

Le nec plus ultra, c'est l'absence de patins pour les essuie-glaces. Peut-être une pièce de rechange que l'on ne trouve plus sur le marché ?

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Sofia, 5 septembre 2009 / 19°C

Sunday, September 13, 2009

Poteaux

zébrés
Il y a de superbes alignements de poteaux zébrés un peu partout dans les rues de Sofia. Ceux de la photo sont peints. Il en est d'autres qui ont des zones luminescentes, d'un gris pailleté brillant en journée mais 100% réfléchissant en pleine nuit. Non seulement ils empêchent les voitures de se garer n'importe où et n'importe comment, mais je suppose qu'ils permettent aussi de délimiter le terrain par temps de neige... Affaire à suivre !

Saturday, September 12, 2009

Souriez

Leçon d'appropriation 5

Faites abstraction de la charte graphique :
oubliez que le rouge, le orange et le jaune dans ces nuances-là appartiennent à Kodak et lisez !

Effectivement, le ф (O barré à la verticale, et non comme dans les Cigares du Pharaon où Tintin est le héros) correspond au son "F "
donc, en lisant фото on dira : PHOTO.

De même, quand on sait que le pi (п) correspond au son "p" (comme déjà vu avec le mot пица/pizza), que le petit P (р) au son rrr, le C au son "se", le H au son "ne" et la note de musique (л) au son "le", alors vous pouvez lire aussi :
професионал

Friday, September 11, 2009

Roulez Jeunesse

et les moins jeunes aussi

Laisez passer les glaneurs urbains ! 2, 3 ou 4 roues, tout ce qui roule et qui peut être poussé pour transporter n'importe quel bric-à-brac a toujours le terrain libre dans les rues de Sofia.
A toute heure, dans les rues de Sofia, on croise des hommes ou de jeunes garçons avec un engin sur roues ou sur roulettes non homologué, la plupart du temps sans moteur. Ce peut être une palette sur roulettes, une structure de landau bricolée avec une caisse, un palans ou un skate-board servant de plateformes roulantes, une remorque à deux roues fermement dirigée par un homme, car à l'équilibre aléatoire en raison des chaos des rues... J'ai même vu une 6 roues supportant une armature de lit à barreaux métalliques qui avait été savamment transformée pour contenir du gros matériel comme de grandes planches, des kilomètres de câbles ou des encadrements de fenêtres. Je n'ai pu la photographier car l'homme sillonnait le trottoir avec dextérité, et un peu comme un gros bourdon, butinait de carrefours transformés en dépôts d'encombrants en poubelles de grandes dimensions.
Ces collecteurs, souvent roms, récupèrent tout ce qu'ils trouvent et on peut dire que ça déménage ! Ensuite, ils récupèreront les pièces d'appareils hors d'usage, des pièces de plastique ou de cuivre, revendront la ferraille ou les composants électroniques des vieux ordinateurs, recycleront certaines machines cassées qu'ils transformeront en produits improbables mais pratiques... Ainsi se perpétuera ce petit métier des rues sofiotes, qui d'une manière ou d'une autre, contribue au tri sélectif !


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Sofia, 1ère semaine de septembre 2009, 30°C

Thursday, September 10, 2009

Dur à digérer !

Leçon d'appropriation 4
où comment l'on découvre que le son "i" mute en u ou и
Il arrive que l'on puisse penser "Vive la mondialisation", lorsque d'aventure on se trouve face à face avec une pub louant les bienfaits imaginaires d'un produit chimique. Le "bifidus actif" semble aussi sévir en Bulgarie, le Royaume du yaourt pourtant, et ACTIVIA vient immédiatement sur les lèvres à la vue de cette image !

Le son "i" s'écrit
soit avec un И quand c'est en lettres majuscules ;

soit avec un U !

NB/ De toute façon, le son "u" n'existe pas ici, c'est un "ou". Alors, quand vous verrez un "u" ou un "и", dites-vous que c'est le son "i", tout bonnement !!

Wednesday, September 9, 2009

Le grand jeu

de la vie

Ici, La Mort n'est pas tabou, pas anonyme non plus ! Elle flirte sans cesse avec la vie et porte les noms et prénoms, les âges et les visages de ceux qu'elle vient d'entraîner dans sa danse macabre, cette grande sarabande où les uns donnent la main à ceux qui viennent de "s'envoler" et déclinent ainsi leur ribambelle à l'infini, dans l'Infini tout là-haut.
En bas, les portraits de Ses derniers partenaires de danse sont placardés partout dans les rues, sur les poteaux électriques ou ceux des arrêts trolley-bus, collés sur les gouttières ou sur les murs aux peintures fatiguées, punaisés sur les arbres au tronc massif ou scotchés sur les portes vitrées des entrées d'immeuble. On peut aussi tous les retrouver sur les panneaux dédiés à cet effet à l'entrée des églises, comme autant de petits pense-bêtes illustrés... Partout on reconnaît la croix et juste en-dessous le portrait en couleur ou en noir et blanc du candidat pour l'ultime voyage. On devine même leur âge (pour ceux qui ne lisent pas encore le bulgare) et s'en suivent quelques mots, certainement une prière ou un texte explicatif sur la commémoration de l'âme envolée. Etrangement, ces avis funèbres passent inaperçus pour ceux qui ne connaissent pas le "code" ! A chacun ses clés, donc ! Pourtant, dès qu'on nous les remet, ces avis se montrent à nous, et sont partout.

Ces affichettes traversent plus ou moins bien les assauts du temps et subsistent jusqu'à l'effacement complet. Cette façon de s'estomper doucement est symboliquement très forte puisque c'est une manière de s'évanouir sans bruit sous les yeux de ceux qui continuent de vivre avec fureur, rage et tempérament, qu'ils rient avec des amis, qu'ils marchent d'un pas pressé ou parlent à leur téléphone, qu'ils hélent un taxi ou attendent le tramway, qu'ils négocient un bouquet de fleurs du jardin à la petite vieille assise sur un bidon en plastique à l'angle de la rue ou qu'ils jouent aux échecs sur un damier de marbre dans le parc municipal de la ville inondé des derniers rayons solaires.
Il s'agit donc bien de dédramatiser l’inéluctable, car la Mort est omniprésente : elle nous habite et on la voit sans la reconnaître. Le temps continue son labeur et creuse, sillon après sillon, les repères des jours qui passent. Oui, nous sommes mortels et oui, nous allons mourir. Voilà pourquoi, au-delà du célèbre “Vanité des vanités, tout est vanité” de l’Ecclésiaste, il faut continuer de clamer comme Corneille nous l’a légué dans l'Illusion Comique : « Viva la Commedia ! », ou de chanter le véritable Carpe Diem d’Horace, voire de danser à la manière des danses macabres, un nouveau Memento Mori, « Souviens-toi que tu vas mourir », le même « Souviens toi » chuchoté 3600 fois chaque heure par la seconde dans L’Horloge baudelairienne.

Tempus fugit, le temps poursuit sa course, mais ne manque pas de nous offrir de bons et merveilleux instants que j'aime à croire comme appartenant à cet instant défini par René Char comme « une particule concédée par le temps et enflammée par nous ».

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Sofia, début septembre 2009, 30°C

Tuesday, September 8, 2009

Le son "n"

Leçon d'appropriation 3

Visualisez, mémorisez :
le son "N" s'écrit avec un H.

C'est comme ça ! C'est la méthode à Toto quand il a bu un peu trop de la slivovista (sublime alcool de prune -sliva, slivi) avec son copain Méthode, pour fêter leur invention scripturale ! En regardant leur nouvel abécédaire, ils se sentaient comme deux poissons dans l'eau, et maintenant même Némo s'écrit HEMO en cyrillique bulgare !

Monday, September 7, 2009

Les rescapées

de l'Histoire
Ce qui accroche le regard lorsqu'on arrive à Sofia, ce sont des pointes de couleur étonnantes appartenant à des véhicules en tout genre qui y évoluent ou qui y sont garés. Certains rappellent une autre époque, celle des grands froids politiques réchauffés cependant par le clinquant plastifié des trabands allemandes tout terrain, le brillant des Lada russes increvables ou le pop acidulé des Zastawa yougoslaves équipées.
Aujourd'hui cinquantenaires, ces rescapées de l'Histoire roulent toujours et pétaradent de plaisir, en semant de petits nuages de fumée dense et noire à hauteur du pot d'échappement -comme dans le dessin animé des Fous du Volant, avec Satanas et Diabolo en personnages principaux. Souvent sans amortisseurs, elles bousculent aussi pas mal leur conducteur et les occupants entassés derrière sur la banquette de skaï, selon les chaos de la route avalés à vitesse maximale possible... En les voyant passer, reviennent instantanément en mémoire des scènes immortalisées avec Bourvil et De Funès. Il ne manque plus que la musique d'un Vladimir Cosma et le tour est joué.
Ainsi, parmi les pumas et autres fauves dernier cri des plus rutilants, avec logo clinquant sur leur museau mais toujours au pelage noir, vitres teintées et puissance débridée, elles offrent un petit quelque chose de gaieté enfantine à l'environnement urbain sofiote et rehaussent de leur couleur improbable les longues files d'attente aux feux rouges. Effectivement, elles ont souvent gardé leur couleur d'origine, variant du vert fluo au bleu électrique, en faisant une escale dans le nuancier défraîchi par le beige des pantalons des fonctionnaires en sandalettes de feu le Bloc Est.
Elles sortent plutôt le dimanche et risquent la disparition. Heureusement, comme pour notre 2 CV nationale, il reste des nostalgiques qui continuent de les bichonner ou de les soigner avec les moyens du bord ! Fasse qu'elles apportent encore longtemps ces quelques touches insolites d'excentricité joyeuse au paysage bulgare.

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Les rues de Sofia - septembre 2009

Sunday, September 6, 2009

Trois nouvelles consomnes

Leçon d'appropriation 2 :

Le gibet (г ) correspond au son "gue" :
La lettre P (р ) correspond au son "r" roulé ;
Le X écartelé par une croix (ж) correspond au son "je"

Alors ??
Relisez...

Eh oui, c'est bien l'indication qu'il y a un GARAGE ici !



Vous retenez bien que :
- le X écartelé par une croix (ж) est le son "je"
- le P (р )est le son rrrrr
et le gibet (г ) est le son "gue".