Saturday, January 30, 2010

La balayeuse

des bancs publics
Elle est d'une beauté rare, cette femme au regard fatigué. Je l'ai croisée ensuite : son visage était sillonné de fines ridules, j'en étais fascinée ! Combien de signatures, de marques, ses vies ont-elles laissées ?


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Doctors'Garden, 29 janvier 2010, 0°C

Friday, January 29, 2010

Le pouvoir magique

des brodeuses bulgares
Les brodeuses bulgares... des femmes illettrées qui cousaient, brodaient, dessinaient avec des fils multicolores une flore et un bestiaire merveilleux et perpétraient la mémoire de leur grand-mère ou arrière-arrière grand-mère. Les dessins, les couleurs, les harmonies et les rythmes ont pu se transmettre de génération en génération.
Elles considéraient leurs broderies comme une écriture, et petit point par petit point reprenaient les messages transmis par leurs ancêtres. Chaque petit trait, chaque teinte, chaque figure de style symbolise des mots ou des phrases dont la signification est connue du peuple. Leur combinaison donnait naissance à un langage merveilleux. Les couleurs donnaient une épaisseur, une dimension toute en finesse à l'imaginaire populaire et véhiculaient des valeurs vitales à la bonne vie sociale des Bulgares.
Cette écriture a traversé les siècles, transmise de mère en fille, mais nombreux de ses codes ont été perdus. Aujourd'hui, on retrouve ces broderies la plupart du temps sur des nappes ou des signets, des cartes de voeux ou de petits souvenirs pour les touristes qui en sont très friands. Il suffit de les voir papillonner autour des stands des grand-mères -sur le marché des brodeuses- lorsqu'ils viennent visiter la cathédrale Alexandre Nevski.
Traditionnellement, les femmes bulgares portaient une longue chemise blanche dont les pans, manches et plastrons étaient rehaussés de broderies multicolores et toutes stylisées selon leur région d'appartenance. Il y avait là toute une symbolique ! Elles croyaient au pouvoir magique de leur broderie qui par leurs couleurs leur apportaient fertilité et bonheur. A l'inverse, la chemise longue des créatures fantastiques peuplant les forêts profonds des Balkans dans les récits folkloriques, restait dépourvue de broderie, ce qui suffisait à souligner leur non-appartenance au monde des humains.

Ces cartes magnifiques sont vendues dans la boutique KESAR / кесар
ул. Църноок 4

cliquez sur l'image pour accéder à Kesar en ligne

NB/ Pour découvrir plus avant les broderies régionales bulgares, véritable patrimoine historique au même rang que les chants éponymes, je vous recommande la dernière édition du livre d'Elena Todorova : Bulgarian national embroidery, (Ed. PSSE - 2007), vendu dans la boutique des souvenirs du Palais des Beaux-Arts, où l'on peut aussi trouver des signets et autres petites réalisations brodées.

Thursday, January 28, 2010

Avis de surcharge

papier
Merci Madame la Reine des Neige d'avoir laissé un peu de votre parfum sur les affiches multicolores collées à la va-vite par les hommes en carriole orange de la ville...

La colonne à Momo s'en voit soulagée, délestée qu'elle est de toutes ces couches qui n'arrêtent pas de la saucissonner ! Elle ne veut pas se mettre dans la peau d'un oignon, figurez-vous. Et puis, pour nous, c'est une belle manière de réviser les événements culturels majeurs qui ont été placardés là ces dernières semaines.


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boulevard , 22 janvier 2010, 0°C

Wednesday, January 27, 2010

Le géant

en sandalettes de pierre

Il ne redoute pas le froid !
Grâce à Lucile, l'une de nos lectrices quotidiennes, une des questions semée dans un article de Patatnik sur le peintre d'Alexandre Nevski, a trouvé sa réponse. Ainsi, le géant de pierre qui brandit deux torches enflammées et habite le jardinet face à l'Université n'est autre que Saint Clément d'Ochrid / Свети Климент Охридски, l'un des sept disciples de "Metod" -vous vous souvenez, le frère de "Kiril". Né en 840 et mort en 916, ce moine et écrivain bulgare médiéval est notamment connu pour avoir transcrit les écrits glagolitiques de Cyril et Méthode en alphabet grec, très utilisé alors dans l'Empire Byzantin. C'est ainsi que le christianisme a pu se faire connaître et se répandre parmi le peuple slave. Il a été évêque d'Ochrid dans l'actuelle Macédoine et était le premier apôtre de Bulgarie. Très récemment, en novembre 2008, la Macédoine a donné une partie des reliques de Saint Clément d'Ochrid à l'Eglise Orthodoxe Bulgare en signe de bonne volonté.

Icône de St Clément et vitrail du rectorat de l'Université de Sofia
Son nom fut donné à l'Université de Sofia, la première université du pays, construite en 1888, soit dix ans après la libération de la Bulgarie du joug ottoman. D'ailleurs, si vous visitez l'intérieur de l'Université Saint Clément d'Ochrid de Sofia, vous pourrez découvrir son portrait sur l'une des verrières du Rectorat. De même, depuis la rue Shipka, si vous regardez bien les hautes façades de l'édifice Софийски Университет Свети Климент Охридски, vous retrouverez certainement la tête de Saint Clément.
Bonne exploration !

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Jardin derrière Alexandre Nevski, 23 janvier 2010, -3°C

Tuesday, January 26, 2010

Dans la ville, il y a

des cactus !
(cliquez sur l'image pour voir le clip de l'époque)

Eh oui, Messieurs Dames, des cactus ! Et pas que des restaurants comme celui du centre-ville.

Au-dessus d'une месо "Premier", par exemple, il y en a des qui piquent méchants !
Mais qui se pique de le savoir ? Il faut regarder en l'air pour les voir, ces cactées-là, et comme la plupart du temps les gens regardent leurs pieds en marchant (pour vérifier que leurs pas les suivent bien et évitent de devenir des pas perdus), bah, ils passent inaperçus, forcément.
Piquent-ils votre curiosité ? Allez donc les saler sur la Dondoukov et profitez-en pour acheter quelques côtelettes de porc à la месо du dessous.

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Boulevard Dondukov, 23 janvier 2010, -3°C

Monday, January 25, 2010

Le vol du marché

Reportage en images

Prélude :
La scène sucrée, parfumée et colorée, partie intégrante d'une des nombreuses étals du marché de ce dimanche. Par ces frimas, seuls trois vendeurs tenaient leur stand.
Acte I :
Les observateurs
Traduction simultanée approximative (le langage piaf étant un des plus difficile à suivre dans ses trilles) : "-Passe à ton voisin : voie libre ! Pas de pigeon ni de corneille mantelée à l'horizon. Pas de midinette toute frêle non plus sur le terrain. Voie libre, je répète, voie libre !"
"- Voie libre...'

Acte II :
Eclaireurs en poste
Tandis que le message ultra super top secret vole de branche en branche, au sol, deux éclaireurs festoient déjà de leur festin ! Sur le stand d'à côté, un nouvel effronté se prépare à une attaque dans les règles. Depuis le cageot gris sous les oranges, il observe les va-et-vient frileux de la vendeuse et...

Acte III :

Atterrissage en terrain dangereux
dès qu'elle a le dos tourné, c'est l'envolée pour aller se poser en douceur sur le champ de noix de cajou, placé juste en dessous celui des noix de macadémia.

Acte IV :
Mission accomplie

Opération délicate 100% réussie ! Butin atteint, butin récupéré, prêt pour un nouvel envol !

Moralité :
Et la pauvre vendeuse, de se retourner et de chasser une nouvelle fois ces voleurs à long cours, ces bandits des rues, ces plumés gonflés. Combien de noix de cajou lui volent-ils par jour ? Ils se relaient les uns les autres et le manège n'arrête pas ! Après les piafs, les pigeons, et après les pigeons, les corneilles ! Fabuleux !


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Stand du marché de Graf Ignatiev, 24 janvier 2010, -6°C

Sunday, January 24, 2010

Envolée belle

Échappée bleue
Réunion collective en cette belle matinée glacée...
Cela se passe parmi la gent ailée, au sommet de la plus haute tour de la mairie de Sofia qui porte cette superbe boule de feuillage peuplée d'oiseaux. Dès que je l'ai vue, je me suis souvenue du Palais de la Secession à Vienne, un musée dessiné par le grand architecte Joseph Olbrich et renfermant de magnifiques et grandioses fresques de Gustav Klimt.
De quand date cette sculpture ? Qui l'a dessinée ? Il faudra attendre quelques mois pour le savoir, le temps de maîtriser un peu mieux le bulgare...

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rue Moskovska, 23 janvier 2010, -3°C


Saturday, January 23, 2010

Le monastère de Magglij

est ici jusqu'au 16 février 2010 !© photo: Vénéta Pavlova sur BNR
Le triptyque d'Ivan Milèv est à découvrir impérativement à la Galerie Nationale des Beaux-Arts de Sofia. Deux autres tableaux de ce peintre que Patatnik aime beaucoup sont également présents, mais pas dans les mêmes pièces... Saurez-vous les retrouver ? Il s'agit d'un paysage de neige et d'une nature morte absolument fabuleuse !
Les travaux de peintre bulgare ont été retenus pour « Les visages du modernisme », une exposition montée conjointement avec la Galerie nationale d’Art de Sofia, le Musée d’Art national de la Roumanie et la Fondation des Beaux-Arts et de la Musique Theocharakis d' Athènes. Le projet consistait à réunir par thèmes les travaux des peintres majeurs des trois pays et à comparer leurs approches, de 1910 à 1940. Ainsi, même s'ils ne se connaissaient pas, ils avaient un regard tourné vers l'Europe de l'ouest et ils travaillaient chacun dans les mêmes courants.

Cette petite exposition se rapproche alors d'un grand jeu de devinettes et de comparaisons et est également un bon moyen également de découvrir des artistes qui ne nous sont pas familiers.


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Galerie Nationale des Beaux-Arts de Sofia, 21 janvier 2010, 3°C

Friday, January 22, 2010

Sacré Bazar

pour trouver les galeries marchandes d'époque !

Les entrées des galeries couvertes du centre ville de Sofia sont plutôt diluées dans l'environnement. Ces "bazars" ressemblent aux souks des villes orientales. Alors, il faut se mettre dans la peau d'un aventurier-explorateur et passer au peigne fin chaque recoin de rue. Soudain, un plaisir fabuleux vous envahit : vous venez de découvrir l'orée d'une de ces antres marchandes. La traversée est une autre expérience qui ne peut malheureusement se faire en apnée intégrale car les galeries traversent souvent tout un bloc d'immeuble et communiquent d'une rue latérale à une autre.

Repérés, les shopping center de la rue Alabin ?

Exploration ; Explication...
La Galerie Moscou de la rue Alabin s'affiche en rouge sur une bannière blanche et est encadrée de deux mots phares, le Kino à gauche (cinéma) et le Bazar à droite. Mais ce n'est pas toujours le cas, alors il faut "essayer" : entrer et voir où ça mène.
A l'intérieur, dans un clair-obscur ancestral, c'est une ville dans la ville, avec une placette centrale, des artères et une kyrielle de mini-boutiques pleines à craquer (car le stock est en présentation faute de réserve en coulisses). Les devantures sont grises de poussière -produits exposés comme vitrines d'époque. Quant aux éclairages, ils entament, à n'en pas douter, leurs dernières années de service. Ainsi, les néons essoufflés envoient des SOS en morse-cyrillique et les grosses ampoules nues de 40 watts grillent leur dernier filament au-dessus des nuages bleus libérés par les vendeuses qui s'ennuient à attendre le client et qui se retrouvent devant leur petit commerce pour fumer cigarette sur cigarette avec leurs copines-vendeuses des boutiques voisines. Dans les couloirs latéraux, il y a des entrées sombres, avec des escaliers au fond et des rangées de boîtes aux lettres incroyables, des pancartes défraîchies arborant des titres comme AVOCAT ou NOTAIRE, ce qui laisse perplexe quant au dynamisme de l'office ou de l'étude.

On trouve aussi des boui-bouis qui proposent des grillades (les fameux SCARA-BIRA) ou des amuse-gueules. Sur la placette centrale, chaises et tables un peu déglinguées, sont éparpillées comme un joyeux déjeuner sur l'herbe qui aurait pris la poussière. Pourtant, des couples et des amis sirotent tranquillement leur café et fument à loisir. Il traîne par ici un peu air d'autrefois et on oublie un instant que l'on est en 2010 !
Du côté de la rue Shipka, juste après l'Université, il y a une autre caverne d'Ali Baba, dans sa formule "marchands de couleurs et tout ce qui tourne autour de ce thème, donc encadrements, livres d'art. En façade, la terrasse surélevée du "Café MontM-ART-re" fait face au Jardin des Docteurs. A l'intérieur, après plusieurs sas d'entrée, vous arrivez sur la place d'un petit village méridional, ou du moins telle est l'impression que j'en ai à chaque fois que j'y vais ! Pourtant rien dans le décor n'évoque le sud ! Cependant, il plane une nonchalance dans une demi-pénombre rehaussée de couleurs qui fusent des boutiques des Beaux-Arts réparties autour d'une place carrée agrémentée de fauteuils et canapés en skaï rescapés des années 60. Certains matins, il peut y avoir un groupe d'étudiants qui discutent avec un patriarche des arts ; d'autres fois, c'est désert ou un couple vient siffler un café ramené de la machine automatique du hall. avant de s'embrasser en mode "repeat". Pendant ce temps, isolée contre un mur, protégée par les ombres fuyantes des cloisons jaunies par la nicotine, une femme de ménage s'offre une pause cigarette terriblement parfumée.

Il faut oser entrer dans ce temple qui sur plusieurs étages abrite de petites boutiques pleines de trésors pour qui aime peindre, dessiner, créer, jongler avec les couleurs. C'est aussi là que se trouve le club des artistes-peintres bulgares. Peut-être est-ce pour cela que certains soirs, il y a autant de gens qui viennent avec une "fleur-bouquet"* à la main et qui attendent une personne que j'imagine importante à leurs yeux.

* La "fleur-bouquet" est un concept bulgare sur lequel Patatnik va se pencher prochainement...

Wednesday, January 20, 2010

Art Moderne :

On ne cache plus, on montre.

Qu'elle est cette femme étêtée pratiquant le culturisme à excès, et non le Pilates comme tout le monde ? Que fait-elle à s'exhiber devant l'Ambassade de France ?
Cette vestale dorée d'un nouvel âge habille le mini-jardin du nouveau musée d'Art Moderne de Sofia, qui a ouvert ses portes le 17 décembre dernier. Ainsi, après le MAM de Paris et le MoMa de Manhattan, il va falloir compter avec le MG.MoA (imaginons...) de Sofia.

Pour commencer très fort la saison, Pablo Picasso et Salvador Dali sont les invités du lieu,
tout comme Diana P(icasso),
une des nombreuses descendantes du Maître espagnol qui est venue en personne pour le vernissage de son exposition et la présentation de son livre "L'art ne peut être qu'érotique" !!

Ce musée, le premier musée d'Art Moderne dans le monde des Balkans est également une galerie qui proposera régulièrement des pièces majeures de ce courant, à la vente. Avis donc aux amoureux et amateurs de Miro, Baskia, Wahrol et les autres ! Qui sait : peut-être y aura-t-il moins de feux d'artifices privés dans Sofia les mois à venir et plus de collectionneurs d'art moderne ?

The Museum Gallery of Modern Art
5, rue Oborishte
Face à l'Ambassade de France

Monday, January 18, 2010

La petite soeur de

On connaissait la fiancée de Wall-e, ce petit robot-Sisyphe condamné à dépolluer la Terre. Or, qui savait que sa petite soeur était restée vissée à Sofia, le long du gros boulevard Knyaz Aleks. Dondukov, tout près du carrefour avec le boulevard de Vasil Levski ?
Heureusement que Patatnik est là pour vous tenir au courant ! En parlant de jus, pas de chance pour la soeurette, elle a été débranchée. Complètement déconnectée, elle ne peut plus communiquer, alors elle rouille sur place, dans l'indifférence la plus complète des passants sofiotes.
Wall-e, si tu interceptes ces lignes, fais quelque chose !

Pour en savoir plus sur Wall-e, voici son site officiel.
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Carrefour Dondukov et boulevard Vasil Levski, 15 janvier 2010, 6°C

Saturday, January 16, 2010

CARAMELLLLLLLLLLLLL

Le voilà le fameux CARAMEL de Hany ! Pour ceux qui ne connaissent pas, c'est une bonne adresse de la ville. Cette boulangerie-pâtisserie tenue par un Libanais très aimable et parlant français, propose des produits au goût de chez nous, de la baguette au croissant en passant par toute la gamme de petits fours salés et sucrés, ou encore des gâteaux mousse ou crème particuliers aux pains spéciaux.
Ici, on ne chaume pas ! Chaque jour sont proposés différents pains, mais ce ne sont pas les mêmes pains selon les jours. C'est bien de varier les plaisirs, alors chez Hany, le lundi, c'est le jour du pain au seigle ; le mardi, il est aux olives tandis que le mercredi, c'est aux céréales. Jeudi, place aux herbes et aux graines de tournesol. Vendredi, pain aux noix ou au sésame. Samedi, le pavot vient poudrer les productions de la matinée.

La boutique est spacieuse. Tout près du comptoir, il y a même une paire de bancs et une petite table pour que les clients s'installent et se régalent de quelques briocheries. Ce qui est drôle, c'est de voir les pâtissiers s'activer derrière, en cuisine-paysage ! "S'il vous plaît, Maestro, faites blondir le caramel !"

Pas facile à trouver, cette boutique, alors il vaut mieux se laisser guider par les habitués du lieu... Merci Martine ! Si vous voulez partir en exploration, sachez que dans cette "rue", la façade détonne, car elle est partie intégrante d'un immeuble top design aux vitres-miroir teintées bleu. Les maisons voisines sont dans un état de délabrement évident, les clôtures sont en planches mal rapiécées ou en tôle rouillée et défoncée. Pour la plupart, elles délimitent en un semblant de pointillés des zones où subsistent quelques ateliers encore en activité. Que ne ferait-on pas pour se trouver quelques croissants, la veille d'un week-end ?

Voir aussi : caramel.bg
Tel : 08 88 575 777 et 02 846 51 54
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5 rue Chernomen (Parallèle au Boulevard Vasil Levski), 15 janvier 2010, 6°C

Thursday, January 14, 2010

Mon jardin d'été

de la rue Moskovska

Puisqu'on attend la neige et que cette dernière fait toujours sa précieuse (ridicule), autant revenir à quelques mois en arrière pour retrouver la douceur d'un éclairage de fin d'après-midi. C'était en septembre et tous les arbres de Sofia avaient encore leur merveilleuse ramure ruisselante de lumière vert fluo...

Dans ce jardin appartenant certainement à une annexe de la mairie de la ville, de très belles fresques formées de fleurs stylisées et d'oiseaux merveilleux comme des phénix ont été restaurées. Ces dentelles de pierre en relief participent d'un art et d'un savoir-faire que j'ai découvert ici, en Bulgarie. Elles sont souvent sur un fond nacarat et exposent de toute leur blancheur leur lacis fleuris et leurs entrelacs feuillus. Des scènes de la vie quotidienne avec des personnages au graphisme caractéristique peuvent aussi être représentées.

Dans la ville, sur les hauts pans aveugles des immeubles, d'autres fresques s'offrent au regard du promeneur. Dans la rue Alabin, il y a cette femme en pleine cueillette, accompagnée de comparses plus petites portant un plateau de fruits ou cueillant une pomme. La fresque se détériore, hélas, mais le style est reconnaissable et résonne avec d'autres fresques repérables dans les grandes artères. Je pense notamment à celle de la rue Rakovsky, la rue des théâtres ou celles dans le jardin du restaurant "Le Club des Architectes" de la rue Krakra.

Le pan de la maison cassée en deux, côté jardin du Club des Architectes, rue Krakra.
Je ne parviens pas à trouver de renseignements sur ces représentations, ni comment elles sont réalisées, ni de quand elles datent. Quelqu'un le sait-il ?


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Jardin d'été au croisement des rue Moskovska & rue de Paris, septembre 2009, 24°C
La récolte de fruits de la rue Alabin, 13 janvier 2010, 8°C

Tuesday, January 12, 2010

Lieux de culte

cultissimes de Sofia
par temps de fonte des neiges...
Voici un bout du toit de l'énorme synagogue de Sofia : son dôme culminant à 30 mètres lui donne le statut de la plus grande synagogue d'Europe. Construite en 1905-1909, dans un style mélangeant les influences hispano-mauresques et des décors inspirés de la Sécession, elle serait la copie de la grande synagogue sépharade de Vienne, laquelle a été réduite en cendres pendant la Deuxième Guerre Mondiale. Elle ne se visite pas, sauf si on peut montrer patte blanche.

Toute proche de la synagogue se trouve la mosquée des bains, la dernière (alors que la ville en comptait des dizaines durant les quatre siècles de l'occupation ottomane du pays) où se pratique le culte, avec son quartier de lune vert de gris et son minaret effilé en brique d'où chante le Muezzin (voix enregistrée !) chaque jour pour appeler à la prière.

Enfin, derrière la synagogue et la mosquée, on peut également découvrir la petite église catholique de la Capitale. Ainsi, comme ces trois lieux de culte se trouvent dans la même zone, on parle du "Carrefour de la Tolérance".

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Quartier de la Tolérance, 6 janvier 2010, 0°C

Sunday, January 10, 2010

Il était une fois

Имало едно Време
les contes bulgares.

Depuis que je suis arrivée en Bulgarie, je cherchais des contes bulgares. Exercice de style difficile quand au départ, on ne connaît pas la langue. Il existe pourtant un recueil de contes bulgares écrits par Ran BOSSILEK qui ont été traduits -un peu rapidement- par deux Anglais. On peut trouver ce livre en anglais dans les librairies ou dans les rayons bouquins des supermarchés.
L'auteur de ces contes populaires, Ran BOSSILEK est bien connu en Bulgarie. Son véritable nom est Gencho Negentsov. Il est né à Gabrovo en 1886 et y a fait ses études à la Grande Ecole Aprilov (une référence dans ce pays). Il a ensuite travaillé en tant que professeur quelques années, puis a repris ses études à l'Université de Sofia avant de partir pour Bruxelles, étudier le droit. Il a beaucoup écrit -retranscrit- des contes populaires bulgares et était aussi le directeur de publication du magazine pour enfant : "Le Plaisir des Enfants". Trois ans avant sa mort, en 1955, il a traduit l'histoire de Karlsson, ce petit garçon avec une hélice dans le dos et né de l'imagination de la Suédoise Astrid Lindgren qui avait déjà écrit les célèbres aventures de Fifi Brindacier !
Etonnant, non ?


Fairy Tales,
Aux éditions A&T, 2005.

Friday, January 8, 2010

Les murs sans

oreilles,
écrans de paroles.
Le dessin a toujours été un langage universel. Son interprétation, ensuite, varie selon les rêves et les désirs de chacun. A Sofia, depuis les grands changements, les murs ont commencé à se charger de couleurs, de mots, de signatures ; autant de messages semés à tous les vents, même à ceux du changement. Une vieille dame bulgare m'a expliqué, consternée, que les graffitis venaient "de chez vous !"
Il est des dessins au pochoir de plus en plus sophistiqués et signés. Selon les rues, on reconnaît la griffe de l'un ou de l'autre, qui la nuit, s'est hâté de vaporiser la couleur sur son cache.
Certaines rues sont plus sujettes à abriter la poésie à fleur de peau de pierre, tandis que d'autres s'inscrivent comme les gardiennes de messages pour la paix, éternel combat de la terre contre le fer.

Ainsi, autrefois, par ici, les murs avaient des oreilles. Maintenant, ils expirent leurs émotions colorées, ils expriment des mots tus, ils expient des colères ou des peurs, ils essuient des aigreurs non digérées ou des rêves en devenir, ils réfléchissent des ressentis et s'exposent aux réflexions du moment. Certes, les tags ne sont pas toujours réussis et peuvent être agressifs, mais certains dessins au pochoir sortent du lot et font sourire. Pour ma part, je suis contente quand je découvre la suite des histoires de la petite fille en vert qui vole vers l'amour universel, car il y a une suite.


Wednesday, January 6, 2010

Les sources

au coeur de Sofia
Soleil du matin sur la trentaine de bassins publiques.

La suite prochainement (désolée)

Monday, January 4, 2010

Deux sapins dans la nuit

On peut encore les voir dans Sofia, près du Musée des Beaux-Arts, comme beaucoup d'autres illuminés d'ailleurs dans les parcs et jardins. Ce qui m'a impressionnée, pour les illuminations de Noël à Sofia, ce n'est pas tant leur beauté plutôt sobre et vieillotte, mais bel et bien les marques qui sponsorisaient les mises en lumière... Sur les grands boulevards, par exemple, on peut lire toutes les deux guirlandes, le nom de certaines banques ou de marques d'alcool. Devant le sapin de l'université, haut d'une bonne dizaine de mètres et décoré de pied en cape, il y a aussi deux fameux ours blancs illuminés avec bien sûr le gros logo rouge d'une boisson noire qui pétille et soigne les estomacs juste derrière eux.

La mise en lumière de la fontaine qui se trouve devant la Présidence a même été financée par Bankia, l'eau minérale bulgare. Vous remarquerez que la signature n'est pas discrète !!

Alors, inhabituée à ce principe, je me suis dit que ce devait être comme ça chaque année. Erreur. La raison de ces sponsoring se trouve du côté de la crise économique qui a secoué l'Europe l'an dernier ; vous savez cette crise qui a bon dos pour tous les prétextes inimaginables. Eh bien, ici, elle a permis de débusquer des annonceurs qui s'annoncent en lumière. Pas bête !


Saturday, January 2, 2010

Bonne Année 2010

Que faut-il pour l'an neuf ?
Mais de jeunes et belles branches vendues à tous les coins de rue par les gens d'ici, pardi !

On les utilise ensuite pour frapper le dos des uns et des autres et se lancer de bons souhaits à tue-tête ! Alors, bonne année, bonne santé, avec tout le florilège des envies en vie et des petits plaisirs partagés pour de grands bonheurs communiés.
Dans la rue, avant le 1er janvier, sur les stands de fortune montés à l'occasion de la période des fêtes, on pouvait trouver parmi tous les gadgets "noëlesques", des SOURVATCHKA, des branches de cornouiller ou de pommier montées en cercle, enrubannées de laine rouge et décorées de guirlande de pop-corn (blanc) ou de végétaux séchés. C'est elles que les enfants utilisent uniquement le 1er janvier, pour tapoter le dos des membres de leur famille, (en commençant par la personne la plus âgée), tout en présentant leurs souhaits de prospérité, longévité et santé dans une formule traditionnelle, comme celle-ci :
SOURVA, SOURVA,
Année, joyeuse année,
Soyez en bonne santé et en vie
Jusqu'à l'année prochaine,
Ainsi soit-il !


Pour Patatnik, souhaitons que cela continue, même si le rythme va être différent. Ce ne sont pas les sujets qui manquent mais le temps va s'organiser d'une autre manière, c'est pourquoi nous allons tenter de sortir un sujet les jours pairs... Merci pour vos visites et à très bientôt !


Code couleur des sourvatchka :
Le rouge en appelle à la force et à une bonne santé,
le blanc des haricots symbolise le bonheur, la prospérité et la fertilité,
les papiers multicolores ou brillants et une pièce de monnaie pour l'abondance.

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Marché Graf Ignatiev , 2 janvier 2010, 16°C
et image 2, 20 décembre 2009, -1°C.