Friday, January 29, 2010

Le pouvoir magique

des brodeuses bulgares
Les brodeuses bulgares... des femmes illettrées qui cousaient, brodaient, dessinaient avec des fils multicolores une flore et un bestiaire merveilleux et perpétraient la mémoire de leur grand-mère ou arrière-arrière grand-mère. Les dessins, les couleurs, les harmonies et les rythmes ont pu se transmettre de génération en génération.
Elles considéraient leurs broderies comme une écriture, et petit point par petit point reprenaient les messages transmis par leurs ancêtres. Chaque petit trait, chaque teinte, chaque figure de style symbolise des mots ou des phrases dont la signification est connue du peuple. Leur combinaison donnait naissance à un langage merveilleux. Les couleurs donnaient une épaisseur, une dimension toute en finesse à l'imaginaire populaire et véhiculaient des valeurs vitales à la bonne vie sociale des Bulgares.
Cette écriture a traversé les siècles, transmise de mère en fille, mais nombreux de ses codes ont été perdus. Aujourd'hui, on retrouve ces broderies la plupart du temps sur des nappes ou des signets, des cartes de voeux ou de petits souvenirs pour les touristes qui en sont très friands. Il suffit de les voir papillonner autour des stands des grand-mères -sur le marché des brodeuses- lorsqu'ils viennent visiter la cathédrale Alexandre Nevski.
Traditionnellement, les femmes bulgares portaient une longue chemise blanche dont les pans, manches et plastrons étaient rehaussés de broderies multicolores et toutes stylisées selon leur région d'appartenance. Il y avait là toute une symbolique ! Elles croyaient au pouvoir magique de leur broderie qui par leurs couleurs leur apportaient fertilité et bonheur. A l'inverse, la chemise longue des créatures fantastiques peuplant les forêts profonds des Balkans dans les récits folkloriques, restait dépourvue de broderie, ce qui suffisait à souligner leur non-appartenance au monde des humains.

Ces cartes magnifiques sont vendues dans la boutique KESAR / кесар
ул. Църноок 4

cliquez sur l'image pour accéder à Kesar en ligne

NB/ Pour découvrir plus avant les broderies régionales bulgares, véritable patrimoine historique au même rang que les chants éponymes, je vous recommande la dernière édition du livre d'Elena Todorova : Bulgarian national embroidery, (Ed. PSSE - 2007), vendu dans la boutique des souvenirs du Palais des Beaux-Arts, où l'on peut aussi trouver des signets et autres petites réalisations brodées.

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