Sunday, February 14, 2010

Dans la maison de

Neofit de Rila
Neofit, né en 1793 à Bansko, est un moine et aussi le premier enseignant laïque de Bulgarie, qui une génération après Paisij de Hilandar* (moine considéré comme "le père de l'éveil national bulgare") a donné espoir au pays et permis de développer des écoles dans tout le pays. Il a joué un rôle important dans la création de la langue bulgare littéraire moderne, élaborée à partir des dialectes parlés dans la Bulgarie orientale. Il est l'auteur de la première grammaire bulgare (eh oui !) en 1835 et d'un premier dictionnaire bulgaro-grec. Il est mort en 1881. Quant à sa maison/къща d'enfance, c'est tout un poème !

Conservée dans son état d'alors, c 'est une maison-forteresse, protégée par- et cachée derrière des murailles de pierre, toute proche de l'église de Bansko qui fut quand même la plus haute église de Bulgarie avant que l'on ne construise la Cathédrale Alexandre Nevski à Sofia après le joug ottoman (je sais, c'est du raccourci historique, mais quand même ! Ici, en Bulgarie, on ne pouvait pas construire d'église plus haute qu'un Ottoman à cheval. Alors pour celle de Bansko, comme c'était le village du conseiller du Sultan, on a pu construire une église plus haute à condition que les croissants de lune soient en présence ! Regardez sous le porche à l'entrée... Je sais, je sais : les hommes et leurs représentations de Dieu, tout un monde !!)

Au rez-de-chaussée, là où les domestiques restaient, se trouve la cuisine avec sa belle cheminée et ses poutres noircies. C'était aussi le refuge des enfants lorsque ça tournait mal avec leur père... En prenant l'escalier extérieur en bois sculpté (de l'école de Bansko ??), on rejoint l"étage, où l'on peut découvrir les différentes pièces où vivait la famille. Il y a notamment le grand salon, le кьоск, et la pièce des femmes, женска стая, là où les jeunes enfants restaient avec leur mère. De beaux tapis et les meubles peints donnent toute sa dimension à l'ensemble.
Ce que j'ai aimé, c'est de découvrir comment étaient utilisées les tentures tissées main que l'on vend aujourd'hui encore sur les marchés d'artisanat du côté de Nevski à Sofia ou sur les places à Borovets ou Bansko. Ici, elles servent à habiller les murs (réchauffer les pièces), ou à couvrir les banquettes qui courent le long des murs glacés. Dans les tavernes (mehana), il en est de même (nous le découvrirons prochainement).
Depuis le balcon qui rejoint les hauts d'une grande aménagée où est installée une petite rétrospective sur la vie de Néofit et où sont engrangés les manuscrits de l'enfant du pays, on peut voir un bout des montagnes de Bansko.

A découvrir !!


Paisij de Hilandar : moine et écrivain bulgare (Bansko ? vers 1722-monastère de Hilandar 1798), auteur de "L'Histoire des Slaves bulgares" (1762), qui marque traditionnellement le début de la Renaissance bulgare.

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Maison de Néofit de Rila à Bansko, près de l'église, en bas de la rue du Pirin,
6 février 2010
, -2°C

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