Friday, January 8, 2010

Les murs sans

oreilles,
écrans de paroles.
Le dessin a toujours été un langage universel. Son interprétation, ensuite, varie selon les rêves et les désirs de chacun. A Sofia, depuis les grands changements, les murs ont commencé à se charger de couleurs, de mots, de signatures ; autant de messages semés à tous les vents, même à ceux du changement. Une vieille dame bulgare m'a expliqué, consternée, que les graffitis venaient "de chez vous !"
Il est des dessins au pochoir de plus en plus sophistiqués et signés. Selon les rues, on reconnaît la griffe de l'un ou de l'autre, qui la nuit, s'est hâté de vaporiser la couleur sur son cache.
Certaines rues sont plus sujettes à abriter la poésie à fleur de peau de pierre, tandis que d'autres s'inscrivent comme les gardiennes de messages pour la paix, éternel combat de la terre contre le fer.

Ainsi, autrefois, par ici, les murs avaient des oreilles. Maintenant, ils expirent leurs émotions colorées, ils expriment des mots tus, ils expient des colères ou des peurs, ils essuient des aigreurs non digérées ou des rêves en devenir, ils réfléchissent des ressentis et s'exposent aux réflexions du moment. Certes, les tags ne sont pas toujours réussis et peuvent être agressifs, mais certains dessins au pochoir sortent du lot et font sourire. Pour ma part, je suis contente quand je découvre la suite des histoires de la petite fille en vert qui vole vers l'amour universel, car il y a une suite.


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